Communiqué AEOF du 18 novembre 2007 - Commémoration du 40ème anniversaire de la fondation du Comité inter-épiscopal orthodoxe en France
Communiqué
Commémoration du 40ème anniversaire de la fondation du Comité inter-épiscopal orthodoxe en France – Messages du Président Sarkozy et de Madame la ministre Alliot-Marie
Paris le 18 novembre 2007 – L’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France a clôturé le 17 novembre après midi, au Palais de l’Unesco, sa journée de commémoration du 40ème anniversaire de la fondation du Comité inter-épiscopal orthodoxe en France en présence notamment de l’archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, Monseigneur André Vingt-Trois, et du pasteur Claude Baty, président de la Fédération Protestante de France. Cette journée avait débuté par une liturgie eucharistique concélébrée à la cathédrale Saint Stéphane à Paris, par tous les évêques orthodoxes membres de l’Assemblée.
Tenant à s’associer « pleinement à l’évènement», mais ne pouvant être présent à l’Unesco, le Président de la République a adressé « aux orthodoxes de France » un long et vibrant message, lu au Palais de l’Unesco par Monsieur Pierre Mutz, préfet de Paris.
S’adressant au président et membres de l’AEOF, mais aussi « aux religieux, fidèles et amis de l’orthodoxie de France », Monsieur Sarkozy s’est montré proche des orthodoxes et très attentif à l’évolution de leur Eglise en France. « Je connais l’histoire de l’orthodoxie française, dit-il. Je sais les souffrances qui ont accompagné la première installation durable d’orthodoxes en France. Je sais les déchirures provoquées par les choix douloureux que vos anciens ont parfois dû faire. Je sais ce que les orthodoxes de France ont apporté à l’orthodoxie dans son ensemble, et même à toute la théologie chrétienne contemporaine. Je pense notamment à l’Institut de formation théologique Saint Serge à Paris, dont le rayonnement irrigue toute l’orthodoxie ».
Le chef de l’Etat a indiqué qu’il connaissait les efforts des orthodoxes de France pour se « réunir dans une assemblée commune, dans le respect de <leurs> histoires et de <leur> diversité, et dans le respect de notre laïcité ». Il a souligné le rôle des orthodoxes et leur enracinement dans la société française. « Je mesure l’avantage, a-t-il indiqué, pour les autorités publiques françaises de pouvoir compter sur votre sens de l’intérêt général et du bien commun, dans un dialogue apaisé et ouvert avec la nation toute entière, pour construire une société plus juste et plus harmonieuse. Grâce à votre détermination et à votre persévérance, l’orthodoxie fait partie, comme les autres grandes religions, de l’identité française ».
Tout en défendant « une conception ouverte de la laïcité », Monsieur Sarkozy a affirmé sa volonté de combattre « le manque d’espérance ». « Si rien ne vaut que l’on donne sa vie, dit-il, alors la vie n’a pas de prix. C’est ce manque d’espérance, ce manque de raison de vivre que je veux combattre en redonnant un sens à l’action publique, à la passion de l’engagement, au service des autres, au débat d’idées, à la quête spirituelle ».
Il a par ailleurs voulu assurer les orthodoxes de France de son soutien permanent et de sa volonté de collaborer avec eux. « Et c’est pourquoi, à vous qui êtes membres de l’Eglise orthodoxe en France, et à vous qui la conduisez, je veux vous confirmer que vous aurez toujours avec moi quelqu’un qui vous écoute ; quelqu’un qui veut construire des choses avec vous ; quelqu’un qui vous respecte ; quelqu’un qui connaît votre histoire et qui la préservera ; quelqu’un surtout qui a besoin du dialogue avec les grands courants spirituels de notre pays et qui compte sur vous ».
Monsieur Sarkozy s’est montré très attentif aussi au rôle des orthodoxes pour aider, aux côtés des catholiques et des protestants, dans la poursuite de la « construction, en Europe, d’un continent unifié et d’une civilisation apaisée ». Il s’est réjoui « des progrès récents du rapprochement entre les catholiques et les orthodoxes » en poursuivant qu’ils « vivifient les racines chrétiennes de l’Europe tout en l’invitant à dépasser les vieilles querelles pour se retrouver sur l’essentiel ».
Après avoir affirmé que « l’existence, en France, aux côtés d’autres religions chrétiennes et non chrétiennes, d’une orthodoxie vivante, dynamique, est une chance », le chef de l’Etat a conclu son message en adressant aux orthodoxes de France ses « vœux les plus chaleureux et les plus amicaux ».
De son côté, la ministre de l’intérieur, Madame Michèle Alliot-Marie, s’est adressée à l’assemblée orthodoxe à l’Unesco par un message amical également lu par Monsieur le préfet de Paris. Tout en saluant « le travail accompli au cours de ces quarante années », Mme Alliot-Marie a précisé que « dans le cadre de la laïcité républicaine, l’Etat doit avoir des interlocuteurs au nom des différentes confessions représentées dans notre pays ». « L’AEOF, a-t-elle poursuivi, remplit ce rôle de façon tout à fait éminente. Le vœux des autorités françaises est qu’elle continue à le faire dans l’avenir ».
Madame la ministre de l’intérieur a indiqué que « c’est une fierté pour la France que d’être le seul pays au monde où existe une Assemblée d’Evêques orthodoxes dotée d’une vie réelle, de relations soutenues et confiantes avec les autorités de l’Etat, nourrissant des dialogues œcuméniques et inter confessionnels substantiels ». Elle a conclu son message en formant des vœux « chaleureux et confiants pour la religion orthodoxe française, réalité française, riche de sa diversité, forte de son unité, fière de son identité »,
En réponse à ces messages, le métropolite Emmanuel, président de l’AEOF, a souligné « la pleine satisfaction des orthodoxes de France de la collaboration fructueuse et respectueuse avec les autorités publiques de notre pays, la France ». Cette tradition de respect et d’estime réciproque n’est pas nouvelle, a-t’il indiqué. « Elle remonte aux premières rencontres entre le métropolite Mélétios avec le président Pompidou aux débuts des années 70 du siècle dernier ».
Le métropolite Emmanuel a précisé que « les messages des plus hautes instances publiques de notre pays » sont « un signe de reconnaissance de l’intégration de l’Eglise orthodoxe en France au sein du tissu social de ce pays ». En parfaite résonnance avec le message du chef de l’Etat et de son ministre de l’intérieur, le président de l’AEOF a défendu une conception ouverte de la laïcité. « De part et d’autre, nous sommes conscients de cette grande particularité de la France qu’est la laïcité, ce socle républicain auquel nous tenons particulièrement ».
Le métropolite Emmanuel a conclu son message en affirmant la volonté des orthodoxes de France d’être une partie prenante de la société française. « Conscients de notre rôle de témoignage au sein du monde, et de la société française en l’occurrence, en tant que chrétiens orthodoxes, aux côtés de nos frères catholiques et protestants, nous défendons une forme de laïcité ouverte, confiante, positive, respectueuse des traditions cultuelles, une laïcité qui ne cantonne pas la religion à la sphère privée ou qui la réduit à une simple expression culturelle mais l’intègre pleinement dans la démarche sociale de dialogue et de travail en commun utile à l’homme et à la société. »
L’AEOF tient à remercier les plus hautes autorités publiques françaises de leur attention aux orthodoxes de France à l’occasion de leur journée de commémoration et pour le soutien vigoureux et amical exprimé par les messages du Président de la République, Monsieur Nicolas Sarkozy, et de son ministre de l’intérieur, Mme Alliot-Marieet par la présence à l’Unesco, aux côtés de Monsieur le préfet de Paris, de Madame Laurence MARION, conseiller technique pour les libertés publiques (cabinet du Premier Ministre) ainsi que de Messieurs Stéphane Chmelewsky, conseiller pour les affaires religieuses (Ministère des affaires étrangères et européennes), et David Senat, conseiller pour les affaires judiciaires et juridiques (Cabinet du ministre de l’intérieur).
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