La Montée vers Pâques ! II. Dimanche des Rameaux « Hosanna au Fils de David ! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des Cieux ! » (Matthieu 21, 9)
Publié le: 8 Avril 2012
« Pour affermir avant ta Passion la croyance en la commune résurrection, ô Christ notre Dieu, par ta puissance tu ressuscitas Lazare à Béthanie, le quatrième jour, et tu rendis la vue aux aveugles, Sauveur, source de clarté, puis, avec tes Disciples tu entras dans la Ville sainte, Seigneur, assis sur l’ânon comme sur le trône des Chérubins, pour accomplir les prophéties, et les enfants des Hébreux, portant des palmes, t’accompagnaient ; nous aussi, portant des rameaux, dans l’action de grâces nous chantons : Hosanna au plus haut des cieux, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Matines, Laudes t.4)
Nous voilà aux portes de la Semaine Sainte. L’Entrée triomphale du Christ à Jérusalem ! Le Dimanche des Rameaux ! Notes historiques de la Fête --- « A la fois les Grecs et les Latins donnent ce nom au dimanche qui précède Pâques. Nous savons que, dès 397, des palmes étaient, ce dimanche, bénies dans les églises de Mésopotamie. ہ Jérusalem, vers la même date, le dimanche des Rameaux était célébré comme il suit. Les fidèles se réunissaient au lever du jour dans l’Anastasie (église du Saint Sépulcre) ; de là, ils se rendaient au Martyrium (église du Golgotha) où était célébré le service ordinaire du dimanche. Au début de l’après-midi, une procession allait au mont des Oliviers où un office avait lieu. Vers trois heures, la procession se transportait à l’Imbomon, lieu où, selon une tradition, se serait accomplie l’Ascension de Notre-Seigneur. Un autre office y était célébré. Vers cinq heures la procession descendait à Jérusalem, les enfants portant des palmes et des branches d’olivier, et l’on chantait les vêpres dans l’Anastasie. Des prières au Martyrium achevaient la journée. » (Père Lev GILET, l’an de Grâce du Seigneur, Edition Cerf, 1988).
En complément de la note historique, ci-après, quelques photos qui nous proviennent du Patriarcat orthodoxe de Jérusalem, de la part du métropolite Théodosios (ATALLAH) qui a conduit hier samedi après midi, avec Mgr Epiphanios, le représentant de l’Eglise orthodoxe de Chypre à Jérusalem, la procession traditionnelle des Rameaux. Après la bénédiction des rameaux par le Patriarche THEOPHILOS III, les étapes de la procession ont été (accompagnées de lectures bibliques et liturgiques) le Mont des Oliviers, puis l’Eglise de la Dormition de la Mère de Dieu (Gesmaniyeh), puis le monastère de Saint Stéphane, et en dernier lieu, l’Eglise des Saints Joachim et Anne. C’est selon la tradition, le chemin suivi par le Seigneur pour son entrée triomphale à Jérusalem.
Le Christ Roi. « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi ; il est juste et victorieux, humble et monté sur un ânon, petit d’une ânesse » (Zacharie, IX, 9). « … Voici que ton Roi vient à toi ». Jésus vient aujourd’hui à nous comme notre roi. Il est plus que le Maître instruisant ses disciples. Il réclame de nous que nous acceptions en toutes choses sa volonté et que nous renoncions à nos désirs propres. Il vient à nous pour prendre solennellement possession de notre âme, pour être intronisé dans notre cœur. « A toi… » C’est non seulement vers l’humanité en général que Jésus vient. Il vient vers chacun de nous en particulier. « Ton Roi ». Jésus veut être mon roi. Il est le roi ce chacun de nous dans un sens unique, entièrement personnel et exceptionnel. Il demande une adhésion et une obéissance intérieures et intimes. Ce roi est « humble ». Il vient à nous sur un pauvre animal, symbole d’humilité et de douceur. Un jour il reviendra dans sa gloire pour juger le monde. Mais aujourd’hui il écarte tout appareil de majesté ou de puissance. Il ne demande aucun royaume visible. Il ne veut régner que sur nos cœurs : « Mon fils, donne-moi ton cœur » (Proverbes 23 :26). Et cependant, la foule avait instinctivement raison quand elle acclamait Jésus comme roi visible d’Israël. Jésus est le roi non seulement des individus, mais des sociétés humaines… Rien n’est étranger à la seigneurie de Jésus. La foule qui acclamait Jésus portait des palmes et des branches. Ces branches étaient probablement des rameaux d’olivier – l’arbre que l’on rencontre le plus fréquemment près de Jérusalem. Les palmes et les rameaux d’olivier ont chacun leur signification symbolique. La palme exprime la victoire, l’olivier exprime la paix et l’onction. » (Catéchèse Orthodoxe, Un moine de l’Eglise d’Orient, L’an de grâce du Seigneur, Edition Cerf, 1988).
L’icône de la fête ! La célébration de cette fête exprime la joie de toute la foule, joie de toute la création. Il en est de même de l’icône : sur l’image nous voyons le peuple juif faire accueil au Messie devant les portes de Jérusalem. Les apôtres, eux, font escorte à leur Maître reconnu roi en ce jour. Nous-mêmes dans l’Eglise, enseignés par l’Esprit Saint, nous chantons avec allégresse notre « Hosanna » au Dieu fait homme. Les enfants font éclater leur joie avec tumulte (aussi bien dans le texte de l’Evangile que sur l’icône, ou dans nos paroisses !). Les iconographes représentent souvent l’âne très gracieux et lui font esquisser un pas de danse, de même l’arbre semble s’incliner avec souplesse en signe de reconnaissance. Oui ! Le monde entier, le cosmos, acclame son Créateur, même les pierres s’apprêtent à crier (Luc 19,40). Les couleurs de l’icône sont éclatantes. Les murs de la ville ont d’un blanc très lumineux avec les toitures rouges. Le manteau du Christ est généralement brun—rouge, rappelant la Passion volontairement acceptée qui va suivre le triomphe. Le rouge du vêtement tranche avec l’âne de couleur blanche. Ces deux couleurs, rouge et blanc, illustrent ce verset de la Genèse lu à l’office : « Il attache à la vigne son ânon, au cep le petit de son ânesse. Il lave son vêtement dans le vin, son manteau dans le sang des raisins ; ses yeux ont le joyeux éclat du vin et ses dents sont blanches de lait » (Genèse, 49, 1-2 ; 8-12, lecture de vêpres) » Matthieu mentionne la présence des enfants au Temple, criant leur « Hosanna ». L’icône les situe aux portes de la ville, coupant joyeusement les branches dans l’arbre et s’affairant à étendre des vêtements sur le passage du Roi d’Israël, selon une coutume biblique (2 Rois, 9, 13). Jésus entre à Jérusalem pour inaugurer son Royaume. Une fois de plus, il rappelle aux grands de ce monde que le Royaume des Cieux appartient aux enfants et à ceux qui leur ressemblent (Marc 10, 13-16). C’est pourquoi les enfants sont les premiers à acclamer le Christ et celui-ci reçoit leur hommage comme la louange la plus parfaite « Dans la bouche des enfants, des nourrissons, Tu as mis la louange » (Psaume 8, 3. Cité dans Matthieu 21,16. Prokiménon des matines, t4). (Les Fêtes et la Vie de Jésus Christ, II, la Résurrection, Catéchèse Orthodoxe, cerf).
Lectures
Vêpres (Genèse 49 :1-2, 8-12 --- Prophète Sophonie 3 :14-19 --- Zacharie 9 :9-15), Matines, Matthieu 21 :1-11,15-17), Liturgie, Epître (Saint Paul aux Philippiens 4 :4-9), Evangile (Jean 12 :1-18) - Tropaire de la fête des Rameaux (T1) --- « Confirmant la résurrection commune avant ta passion Christ Dieu, Tu as relevé Lazare des morts. Portant comme les enfants les signes de la victoire nous te disons à Toi qui a vaincu la mort, Hosanna au plus haut des cieux, Béni est celui qui vient au nom du Seigneur »