Organisation
Les orthodoxes de France, un passé riche d'avenir !
Riche des apports des différentes émigrations en provenance de pays traditionnellement orthodoxes qui ont eu lieu principalement au cours du XXème siècle, que ce soit en raison de circonstances politiques de guerres ou de révolutions, ou bien en raison de difficultés économiques, l'Eglise orthodoxe en France intègre aujourd'hui à la fois les immigrés des premières générations et leurs descendants (pleinement intégrés en France) mais aussi des français de souche ayant découvert l'Orthodoxie et sont entrés dans la communion de l'Eglise orthodoxe. La chronologie des principaux évènements saillants de l'évolution de l'Eglise orthodoxe en France est là pour témoigner de la profondeur historique et de la variété d'expression de la diversité orthodoxe en France.
Une Eglise "Une" dans la foi, "plurielle" dans l'expression
L'Eglise orthodoxe en France est composée de plusieurs diocèses et communautés formés à l'origine en provenance de traditions ecclésiales orthodoxes et culturelles différentes (russe, grecque, antiochienne, roumaine, serbe, géorgienne ...) qui oeuvrent et témoignent, ensemble et séparément, en un même lieu, la France, avec leurs particularités respectives. L'Eglise orthodoxe en France est une des meilleures illustrations de la dialectique de l'Unité dans la diversité. L'unité de l'Eglise orthodoxe en France résulte de l'unité et la communion de ses fidèles, quelque soit leur appartenance diocésaine, dans une même foi, la foi orthodoxe, vécue dans les sacrements de l'Eglise orthodoxe. L'unité au sein de l'orthodoxie n'est jamais vécue comme l'expression d'une uniformité. La diversité qui s'exprime en son sein est indiscutablement source de grande richesse. Cette pluralité résulte des apports successifs des différentes communautés et paroisses de tradition ecclésiale orthodoxe différente ayant chacune ses propres expériences, particularités et tradtions, sources de richesse pour l'ensemble. Mieux que quiconque, Olivier Clément a su parfaitement illustrer dans la Rétrospective de la présence orthodoxe en France, exposée lors de la Ière journée de l'Orthodoxe en France, cette source de richesse de l'Eglise orthodoxe en France et des communautés qui la constituent. Il a de même résumé les dynamiques de convergence qui, au delà des tensions conjoncturelles qui peuvent exister ici et là, font que l'Eglise orthodoxe continuent de rayonner tranquillement et de s'intégrer pleinement dans le paysage religieux et socio-politique français, et d'évoluer avec toutes ses composantes vers un avenir commun, local, assumé de tous les orthodoxes de ce pays. De même, l'exposé de l'Archimandrite Syméon Cossec lors de la même Journée de l'Orthodoxie en France sur "le vécu de la tradition et de la spiritualité orthodoxe en France" était très substantiel pour témoigner de la densité de cette richesse orthodoxe en France.
Du comité interépiscopal orthodoxe, à l'Assemblée des Evêques, une dynamique de convergence qui se poursuit
La création en 1967 du Comité inter-épiscopal orthodoxe permanent réunissant les évêques orthodoxes de France sous la présidence du Métropolite Mélétios, exarque à l’époque du patriarche œcuménique, aujourd’hui décédé a été le début de cette dynamique de convergence qui a été confirmée, accentuée et étendue, en 1997, par la fondation de l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France. Formé à l’origine pour permettre aux juridictions canoniques d’adopter des positions communes dans les relations œcuméniques, le Comité inter-épiscopal orthodoxe en France était devenu par la suite une instance réelle de concertation et de coordination de l’épiscopat orthodoxe canonique en France et de rapprochement entre les communautés et institutions orthodoxes de France, dont l’expérience, comme devait le souligner de nombreux responsables d’Eglises et théologiens orthodoxes, a représenté une référence non négligeable sur le plan panorthodoxe, dans le long processus d’organisation de la diaspora orthodoxe.
L'Assemblée des Evêques Orthodoxes de France, une avancée significative dans l'organisation de l'Eglise orthodoxe en France
Le fait le plus marquant et significatif pour l’avenir de l’Eglise orthodoxe en France a été la transformation en 1997 du Comité inter-épiscopal orthodoxe en une Assemblée épiscopale, en application des décisions et recommandations des commissions préconciliaires. Ce changement traduisait une évolution vers un statut pleinement collégial, conforme à l’ecclésiologie orthodoxe et répondant aux axes tracés par le processus préconciliaire pan-orthodoxe Sans abolir les liens avec les Eglises-Mères, ni la diversité linguistique et culturelle des différentes communautés, il s’agit bien en effet, de continuer à progresser dans la manifestation de l’Unité de la Foi et de la pastorale sur un même territoire, en faisant fructifier ensemble l’apport des différentes traditions. Cette avancée inter épiscopale que représente la constitution de l'Assemblée des Evêques Orthodoxes de France en 1997, se trouve aujourd'hui pleinement confirmée par les réunions et décisions de la IVème Conférence Pan Orthodoxe Préconciliaire qui s'est tenue à Chambésy près de Genève du 6 au 12 juin 2009.
L'AEOF, interlocuteur officiel au niveau inter-chrétien, dans les relations avec les autres cultes, et les autorités en France
Au delà des relations bilatérales que peuvent entretenir et développer les diocèses orthodoxes en France au niveau chrétien, avec les autres cultes et /ou avec les autorités, l'Assemblée des Evêques Orthodoxes de France est aujourd'hui pleinement reconnue comme l'instance officielle de coopération et de représentation de l'épiscopat orthodoxe canonique en France. Sur le plan inter-chrétien, l'Assemblée des Evêques Orthodoxes de France co-préside avec la Conférence des évêques de France (Eglise catholique) et la Fédération Protestante de France (Eglises protestantes), le Conseil d'Eglises chrétiennes en France (CECEF). Elle intervient aussi aux côtés des autres responsables de culte en France pour tout ce qui concerne les questions cultuelles et de société en France et entretient des relations étroites et régulières, de confiance et de coopération, avec les différentes instances publiques de France ainsi qu'avec les autorités chargées des cultes en France. Les messages de soutien des plus hautes instances de l'Etat (cf. à titre d'exemple le message du président de la Républlique, Monsieur Nicolas Sarkozy aux orthodoxes de France à l'occasion du 40ème anniversaire de la fondation du Comité interépiscopal orthodoxe en France, et le message du ministre de l'intérieur Mme Michèle ALLIOT-MARIE, à l'occasion de la Nativité 2007) illustrent parfaitement cette évolution et reconnaissance de l'AEOF comme interlocuteur orthodoxe canonique officiel en France.